Trouvailles : Concerts et opéras (2/12) : Spectateurs 2

 


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Les bruiteurs

Le bordel ce soir à l'Osq (15 mars 2008). Les kébécois, je veux dire les kétaines, s'en sont donnés à coeur joie dans le manque de savoir-vivre faisant de ce merveilleux concert un soirée plutôt ratée: 

"La soirée a commencé avec les sempiternelles nominations, et ce nom par nom y incluant les conjoints et les enfants, des politichiens venus assister avec un billet gratuit et qu'on ne voit jamais habituellement, à défaut de cette gratuité. Les cons patriotes les ont applaudis!

Ensuite, pendant les deux premiers mouvements totalisant 50 minutes environ, les retardataires n'ont cessé de nous déranger tout en parlant très fort à la placière pour savoir où aller comme s'ils étaient au centre d'achats. Seulement pour ma section, j'en ai compté 49 et j'ai dû me lever 21 fois. La ventilation silait aussi fort que l'Orchestre jouait avec un tac tac de pièces métalliques ballottantes, pendant 2 fois 30 minutes. Évidemment, la toux était très contagieuse et constante pendant ces deux premiers mouvements .Juste derrière moi, les journalistes parlaient à haute voix et j'ai eu en bruit de fond durant 45 min, à partir de la 15e minute de concert, le cliquetis ininterrompu de leurs appareils photos, le bourdonnement de leurs caméras et le bruit des velcros des étuis, en sus des «ostie de câlisse» de ceux qui ont échappé des piles dans la pénombre. Lors des applaudissements à la fin, j'ai eu le tympan défoncé à trois reprises par l'agente de sécurité qui a placé deux doigts dans sa bouche afin de siffler plus fort! De plus, il semble que j'aie un tête de personne sûre d'elle car on m'a abordé à 4 reprises durant le concert, 3 pour s'enquérir de la position de leur siège, une pour savoir où j'avais acheté mes jumelles, antiques de façon évidente, en me demandant si c'était sur place au Colisée de Québec. Ce, sans compter à l'arrivée la file de voitures qui refusaient toutes et chacunes de nous laisser engager, moi et d'autres conducteurs, dans la voie pour tourner sur la rue transversale de façon faussement innocente ou agressive et à l'encontre des normes minimales de sécurité routières et de la signalisation présente, allant même jusqu'à couper afin de ne pas laisser un autre conducteur faire preuve de courtoisie et paralysant le boul. Hamel au complet. Arrivez du nord et pas de la rive-sud s.v.p. si vous voulez avoir le droit de passer là!

L'enfer. À NOTER QUE LA TRÈS GRANDE MAJORITÉ DE CES SANS ÉDUCATION ÉTAIENT DES PERSONNES DE 60 ANS ET PLUS, avec maximum de 70 ans. Ça augure bien du vieillissement de la population où tout sera du à ces boomers.

À l'avenir, si ce n'est pas tenu au Grand Théâtre où les dérangements sont contrôlés par le personnel, je reste chez moi. Résultat: nous n'avons pu apprécier que le dernier mouvement de cette grande symphonie et de notre merveilleux orchestre."

Une fidèle de l'OSQ en beau maudit !!!

 En 2001, si je me souviens bien, l'Orchestre symphonique de Québec a donné un concert de Noel gratuit à Place Ste-Foy, en face d'Archambeault. C'était noir de monde et le chef présent était le fort drôle et sympathique Stéphane Laforest. Le concert a lieu, les gens applaudissent chaleureusement mais modérément les pièces classiques. La dernière pièce est Jingle Bells: à la fin de cette version, on entend un hennissement imité par le premier trompettiste, M. Geoff Thompson. Le délire! ÇA CRIE, ÇA APPLAUDIT, ÇA EN REDEMANDE, ÇA CLAQUE LES CHAISES! Stéphane Laforest regarde cela, fait lever l'orchestre au complet, applaudissements normaux. Il fait lever M. Thompson seul, l'hystérie collective! M. Thompson a donc eu droit à un rappel de hennissement! Mi-figue mi-raisin et l'air découragé avec un sourire en coin, M. Laforest prend le micro et s'adressant à son trompettiste, lui dit: «Comment se sent-on Geoff, après 25 ans de conservatoire, avoir étudié partout dans le monde avec les plus grands et jouer à titre de solistes les concertos plus difficiles, de n'avoir jamais suscité autant d'enthousiasme qu'à faire le cheval?» 

Anne DeBlois me fait la remarque suivante au sujet de Stéphane Laforest:

"Par contre, je connais bien le chef Stéphane Laforest. Foncièrement, c'est un bon vivant qui ne craint pas le ridicule. Quand il a été assistant-chef résident à l'OSQ, il se prêtait bien au jeu lors des concerts plus populaires et ceux dans les magasins et places publiques.

À un concert de la série Hydro-Québec, alors qu'il y avait un important match de hockey entre les Ramparts de Québec et les Saguenéens de Chicoutimi (je crois que c'était en séries), Laforest s'est permis de dire le «score» entre deux pièces. Malheureusement, Québec était en train de perdre la partie et devait être éliminé..."

Donner le score des parties de hockey au début du concert et à l’entracte est son running gag : c’est devenu sa marque de commerce! Ce merveilleux chef d’orchestre en est même rendu actuellement à donner le score des parties de cartes de particuliers si vous lui faites part de l’info!

 L'été suivant, dans la cour intérieure de l'ancien Séminaire (aujourd'hui l'école d'architecture de l'Université Laval), l'orchestre a donné un concert à l'extérieur dans le contexte du festival d'été. La première pièce était un concerto pour trompette joué par... le même trompettiste! Maestro Yoav Talmi, homme sérieux, était aux commandes. Or, après l'accord de l'orchestre bien audible de l'extérieur, exactement comme Maestro Talmi lève sa baguette et vient pour donner le signal de la première note aux cordes à l'archet en suspend, et au pauvre soliste aux joues bien gonflées, un petit fin finaud présent de l'autre côté des grilles au «timing» parfait souffle une note tonitruante à l'aide d'une de ces trompettes de plastique vendues durant le carnaval de Québec! Il fallait voir l'air étonné du soliste et l'hilarité du public.Yoav Talmi reste surpris, baisse les bras, s'essuie le visage et se tournant vers le public, annonce: «Inutile de vous préciser que ce n'était pas la première note du Concerto pour trompette...». 

Décidément, la vie professionnelle de ce trompettiste m'a depuis ce toujours fait penser à celle du violoniste malchanceux interprété par Pierre Richard dans ses films sur les aventures du «Grand blond»!...

Et l'un de ses confrères des cordes, un excentrique spécimen extrêmement sympathique, m'a admis jouer de la trompette du carnaval à sa perruche dans ses temps libres!

du Bas-du-Fleuve, QC

Extrait d'une critique de François Juteau sur un concert de l'OSM le 23 sept. 2004:

Seule fausse note personnelle pour ce concert si réussi, j'ai pour voisin de siège un émule de Fred Astaire qui bat constamment la mesure du pied, hors mesure évidemment, clac-clac-clac (car on dirait qu'il porte des talons à claquettes), jusqu'à ce que je constate la provenance de cette fichue castagnette qui m'agace depuis le début du ballet, et que je le menace d'étranglement s'il n'arrête pas son manège. Il y a malheureusement des gens, bourrés d'argent mais totalement vides de savoir-vivre, qui croient que le fait d'avoir payé leur place leur donne tous les droits. Mieux, le même individu, au tout début du Sacre, alors que le chef, Rafaël Frühbeck de Burgos, venait de lever les bras pour signaler au basson solo de commencer son célèbre passage initial, décida de se moucher bruyamment et longuement en produisant un son immanquable, très perçant et qu'on entendait dans toute la salle ... de basson très faux et très discordant qui fit aussitôt arrêter le geste de Frühbeck et déclencha des rires dans l'auditoire (mais pas chez le chef qui ne semblait pas du tout apprécier ce solo imprévu). Ce qui n'empêcha pas du tout notre compère, imperturbable, de continuer pendant de longues secondes son numéro impromptu.

Programme

RIMSKY-KORSAKOV
Capriccio Espagnol
RACHMANINOV
Concerto pour piano no 2 op. 18
STRAVINSKI
Le Sacre du Printemps

Transmis par Anne Deblois, Thetford Mines

L'insulte suprême du métier de bruiteur revient à ce spectateur qui a laissé sa montre électronique sonner aux heures durant un récital donné à Québec par le célèbre pianiste Alfred Brendel. Cela s'est passé le 17 avril 2003.

Les spectateurs qui, espérant faire moins de bruit, ouvrent LEN-TE-MENT l'emballage d'un bonbon. Cela ne fait que prolonger l'atroce craquement qui résulte de la manipulation du petit papier.

L'idiot qui a une montre programmée pour jouerj un air connu d'opéra et qui la fait entendre à ses voisins durant une représentation de cet opéra.

La dame, quelques rangées devant toi, qui fouille bruyamment dans sa sacoche... et qui trouve finalement ce qu'elle cherche: un bonbon! Ensuite, vous l'avez deviné, elle le déballe. AAAAAARGH!

Se mettre à tousser comme un asthmatique dès le début d'un spectacle, d'un concert ou d'une pièce de théâtre.

Le businessman stressé ou l'ado insouciant qui n'éteint pas son téléphone cellulaire ou son télé avertisseur durant la représentation. Il se met inévitablement à sonner...

C'est encore pire si c'est le téléphone cellulaire d'un musicien de l'orchestre ou d'un choriste, lorsqu'il s'exécute sur scène! Fait véridique observé à l'OSQ le samedi 15 juillet, lors de la générale (ouf!) de Carmina Burana, où votre humble servante de Thetford Mines chante dans le choeur depuis peu.

Je ne vous dirai pas comment a réagi Yoav Talmi, notre vaillant chef d'orchestre... À vous de l'imaginer!

Le petit couple, assis juste devant toi, qui se minouche allègrement et s'embrasse sur la bouche lascivement... et bruyamment!!! durant une pièce musicale lente et soutenue, sans aucune gêne, il faut croire que c'est romantique