Trouvailles : Concerts et opéras (5/12) : Les musiciens

 


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Nous avons assisté à un très amusant concert de l’ensemble baroque Les Boréades qui jouaient les Beatles sur instruments anciens, avec d’excellents et surprenants résultats d’ailleurs même si techniquement, ce n’est pas de la musique difficile à jouer, les arrangements originaux des Beatles étant parfaits en soi et n’exigeant pas de transcription règle générale même pour les ensembles classiques (beaucoup ont été écrits pour être enregistré avec ensemble à cordes en «backing» sur les albums originaux). Nous avons par le fait même bénéficié de quelques incidents susceptibles de divertir vos visiteurs :

  • Dans la catégorie fautes d’étiquette vestimentaire au concert, deux des musiciennes ont rendu hommage au style des adolescentes des années 80 et à celui du quartier Hochelaga-Maisonneuve. L’une d’elles, une superbe jeune femme aux longs cheveux blonds par ailleurs, s’est présentée vêtue d’une robe sans manches ultra-courte à jupette godées à mi-cuisse assortie d’un collant cuissard aux genoux et de souliers genre «mules» à talons aiguilles. Une autre, une dame d’une cinquantaine d’années qui ressemble physiquement à Mme Camilla Shand, la duchesse de Cornouailles (l’épouse du prince Charles) en version brunette, était vêtue (bien que non-soliste) d’une longue robe gris pigeon en tissu élastique très moulant, fendue sur le devant jusqu’à 7 cm du fond de la petite culotte, dont les échancrures du col et de la fente étaient décorées d’un volant à motifs turquoises et verts fluo, et de sandales gladiateur noires en l’occurrence très voyantes. Cela jurait avec les autres membres de l’ensemble sobrement vêtus de noir d’une façon que vous pouvez imaginer…

    Référence sur l’étiquette vestimentaire des musiciens en général:

  • Deux des violoncelles et violes de gambes étaient équipés d’énormes bouquets de rubans scintillants roses et bleus, attachés aux volutes terminant le manche des instruments!

  • À un certain moment du concert, emporté par son enthousiasme pour les hymnes de messieurs McCartney et Lennon, un flûtiste qui venait de jouer une partie solo devant l’orchestre s’est mis à danser frénétiquement d’une façon qui ne cadrait pas vraiment avec cette musique : il a exécuté une «superbe» version de la danse des Égyptiens telle qu’inventée dans le clip des Bangles pour «Walk like an Egyptian» suivie d’une sorte de danse de la poule qui a vraiment mis le public en «joie»...

  • En deuxième partie, la musicienne flûtiste en robe à volants qui ressemble à la duchesse de Cornouailles s’est aussi mise à danser tout aussi frénétiquement derrière l’orchestre d’une «sensuelle» façon «Carmen» (le personnage de l’opéra homonyme), avec dandinements baladi rapides et plutôt …excessifs! Au surplus et à trois reprises, elle a plié les genoux comme une grenouille, élargissant au maximum la grande fente de sa robe, et pris son élan pour sauter d’environ deux pieds dans les airs, retomber lourdement sur ses sandales plates et continué à danser avec un enthousiasme géant. Bref, à elle seule, avec sa danse et son costume simultanément, elle nous a donné un excellent show d’humour qui valait largement le prix des billets! Nous en pleurions de rire! Son attitude était si joyeusement outrancière que mon fiancé, habituellement homme à (plutôt jolies et jeunes) femmes, a arrêté de rire et pris tout à coup un air stupéfait et horrifié! Quand je lui ai demandé ce qu’il avait, il m’a répondu : «J’ai bien peur que la prochaine étape soit qu’elle monte sur sa chaise ou sur le clavecin et qu’elle n’enlève sa robe….». Nous aurions donné très cher pour avoir un enregistrement vidéo en souvenir! ;)

Les solistes prenant des poses « romantiques » ou « inspirées », de repousser sans raison leur chevelure par des mouvements brusques de la tête, de taper du pied, de chantonner (comme le faisait Glenn Gould), de projeter les mains en l'air à la fin des pièces (ou de faire des mouvements exagérés ou sans proportion avec l'effort fourni). 

Le musicien qui, pour protéger sa tête du froid lors d'un concert d'été donné à l'extérieur, porte un beau béret noir porté à la française. On ne voyait que le béret, il ne manquait plus que le pain sous le bras.

Les violonistes faisant la vague tout en jouant...

...ou qui swingent de manière franchement exagérée* sur leur chaise durant une valse. J'ai vraiment vu ces deux comportements à la télé américaine (PBS). Mes parents et moi avons tous les trois trouvé cela kétaine à l'os de les voir aller de même.

(*Note: je dis 'de manière exagérée' parce qu'il est tout à fait normal de voir les instrumentistes bouger sur leur chaise en temps normal)

Le musicien qui se donne un air important en traînant son cellulaire où qu'il aille et qui s'en sert d'un bout à l'autre de la pause

Le soliste qui tutoie le chef entre deux airs, comme si les deux étaient de vieux amis du collège.

Côté vestimentaire, les musiciens de l'OSM se la coulent un peu trop douce à mon goût les dimanches après-midi: en effet, ils troquent leur magnifique queue-de-pie contre le veston-cravate. Le pire est que toutes les cravates sont dépareillées. C'est donc le festival des rayures, des pois blancs sur fond bleu marin, du gris, de l'argent, des motifs de Mickey Mouse, des oeuvres d'art abstraites, du pastel et j'en passe! C'est encore plus dépareillé si le veston et les pantalons d'un seul musicien sont «charcoal» et non noirs. Parole de témoin oculaire!! (j'étais là le dimanche 22 septembre 2002, Neuvième symphonie de Beethoven... on repassera!)

Anecdote incroyablement authentique survenue lors d'un concert symphonique (il y a très longtemps): le soliste assis sur sa chaise, attendant son tour, qui tombe endormi...

L'histoire ne nous dit pas s'il ronflait, ni si le chef d'orchestre s'en est rendu compte, ni s'il s'est réveillé à temps, encore moins s'il s'est fait engueuler après!!

Il est normal que les musiciens tapent du pied pour applaudir leur chef ou les solistes lors des salutations finales, je ne peux qu'en convenir, car ils ont les mains pleines et si peu de place pour déposer leur instrument par terre (sans faire de bruit en plus).

Par contre, les choristes ont tout le loisir de déposer leur partition sur leur chaise, ou par terre à la rigueur, et d'applaudir avec leurs mains. Qu'ils se servent, eux, de leurs pieds est donc franchement kétaine, et bruyante par surcroît.

Dans la fosse d'orchestre, vous croyez vraiment que tous les musiciens sont concentrés? En 1985, à ma première sortie à l'opéra, j'attendais un gros coup de gong à un moment donné, mais il n'est jamais venu. Mon père m'a dit plus tard que le percussionniste était en train de jaser avec un collègue qui joue du tuba.

Potins de fosse d'orchestre: un harpiste est déjà arrivé 10 secondes avant de jouer ses premières notes, méchant veinard!!